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Né à Lausanne en 1894, d'un père vaudois et d'une mère espagnole, Roger Wild fait des débuts "précoces, souriants, liés au Montparnasse de la préhistoire" et se lie avec Modigliani, Max Jacob et André Salmon.

Après la guerre, d'où il revient décoré de la Croix de Guerre et de la Légion d'Honneur, ses talents de peintre et de dessinateur, son sens de la fantaisie et "un penchant fatal à faire autre chose que ce que lui commanderait le souci de sa carrière" le désignent comme une recrue de choix pour l'Araignée.

De Wild, Gus Bofa écrit : "Il dévore ses modèles morts de peur et les restitue vivants." Cet admirateur de Toulouse Lautrec et Pascin dessine la faune des champs de foire et des cirques, quand il ne s'inspire pas de l'Espagne et de la tauromachie. On lui doit les illustrations, entre autres, de Parades abolies de Pierre Mac Orlan, ainsi que de nombreux portraits d'écrivains pour des journaux littéraires; portraits qui ont été réunis en trois albums, Visages contemporains, préfacés notamment par Léon-Paul Fargue et Paul Valéry.Il meurt en 1987.

"La richesse de l'univers picaresque de l'artiste est moins faite de détails que d'une atmosphère transposée à miracle dans un style d'une précision presque hallucinée. (...) C'est la vie qui bouge; celle des passions, des idées, des sentiments, qu'il aime surprendre. Ses synthèses sont inimitables, définitives."

Jean-Marc Campagne, Le Crapouillot, janvier 1959.

La roulotte poussait l'âne
Né près des Saintes-Maries.
Un tambour à la fenêtre
Se balançait tel une cage
Où tremblaient de très beaux bruits.
Roger Wild à la fenêtre
Maître Pierre et ses soucis
Fumaient la pipe des ancêtres
A la santé des Zingaris...

Pierre Mac Orlan, "Chanson d'adieu pour les parades abolies".

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