Né à Paris, Maurice Fèaudierre, dit "Serge", exerça mille métiers improbables et fut, outre l'historien du cirque bien connu, un dessinateur de talent.

"Serge est un produit perfectionné de la civilisation d'après-guerre. Il m'apparaît comme une illustration vivante de la théorie actuelle, qui veut que la matière n'existe pas. Son apparence solide n'est que relative. (...)
Je l'ai lu avec une impression de repos provisoire, et la vague inquiétude de voir brusquement bouger les caractères d'imprimerie, et changer le sens de ce livre, sous le dynamisme d'un style trépidant, elliptique et pour tout dire d'un mot démodé, kaléidoscopique."

Gus Bofa, Le Crapouillot, mars 1932.

A propos du Monde du cirque, Bofa écrit : "J'aime bien le cirque, d’une sympathie mêlée d’un peu de mélancolie et d’angoisse. (...) Serge le connait pour y avoir vécu et gagné sa vie; il l'aime pour tout un tas de bonnes raisons, dont il nous donne ici les plus pittoresques. Mais il y en a d'autres plus profondes et d'abord cette tendresse émue qu'il a gardée pour tous ses anciens camarades, depuis les écuyères et les girls, jusqu’aux hommes serpents, en passant par les éléphants équilibristes et les chiens savants. Le rêve de gosse de Serge a dû être l’Aventure jusqu’au bout du monde, dans la caravane des roulottes, avec, chaque soir, l’éclosion de la fleur merveilleuse de toile, de lumière, de dorure et de musique, amarrée comme un gros ballon captif, sur la place obscure des villages. C'est le rêve qu'il nous raconte et qu'illustrent ses dessins. (...) Ils n'ont, bien entendu, aucun rapport avec la réalité; ils sont vrais, après une boucle dans l’irréel, mai exactement à l’autre bout de l’axe de Toulouse-Lautrec . »