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Maurice Julhès, ou Maurice William Julhès, ou M W Julhès, suit les cours des Arts décos et des Beaux-Arts. Dessinateur de presse, il collabore après la Grande Guerre à de nombreux titres, dont Les Hommes du jour, Le Chat Noir, Le Canard Enchaîné ou encore Le Merle Blanc.
Sa participation à la presse collaborationniste lui vaut, selon le Dico Solo, deux ans d'interdiction à la Libération mais sa carrière reprend ensuite dans Marius ou Le Chasseur Français et se poursuit jusque dans les années 70.
Il publie à la fin des années 40 deux albums, Le Rire dans la détresse (1946) et Coïncidences (1948), qui portent la marque d'une très nette influence du style de Gus Bofa. Coïncidences louche ainsi du côté de Synthèses littéraires et de Slogans et reprend certains grands titres de la littérature universelle en les juxtaposant aux évènements de l'Occupation et de la Libération. Le dessin est noir et l'humour grinçant.
Le plus curieux de l'oeuvre de Julhès se trouve certainement dans son travail d'illustrateur et particulièrement dans les exemplaires uniques qu'il réalise pour des collectionneurs : les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs, les Poésies de Sapho ou les Fleurs du Mal de Baudelaire.
Selon le préfacier de Coïncidences , Julhès nous invite "à l'accompagner. C'est une instructive promenade qui vous conduira, à travers l'imbécillité officielle, l'obscurité des cités, la pénurie des nourritures, vers l'esclavage, la famine, la ruine et la mort. et peut-être à la fin du monde, ce qui peut encore nous arriver de mieux."
Avec tous nos remerciements à M. Robert Rousset, de la Bouquinerie du Vieux-Château, qui nous a aimablement fourni renseignements et documents.

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